L'Observatoire à Miroir Liquide de l'Université de la Colombie-Britannique

Un des endroits où l'on met au point la prochaine génération de télescopes super géants

L'Observatoire à Miroir Liquide de l'Université de la Colombie-Britannique voit le jour en 1995 à Maple Ridge, à environ 60 kilomètres à l'est de Vancouver. L'objectif de l'observatoire est de développer et tester de nouveaux télescopes à miroir liquide. Les télescopes à miroir liquide font partie de la prochaine génération de super télescopes.

Un miroir liquide est fait d'un liquide fortement réfléchissant (comme le mercure, par exemple) que l'on fait tourner sur lui-même de façon à ce que sa surface courbe et prenne la forme d'une parabole qui pourra concentrer la lumière au foyer d'un télescope. Un tel miroir a un avantage majeur sur un miroir conventionnel : il est beaucoup moins cher (jusqu'à 100 fois moins).

En 1982, le professeur Ermanno Franco Borra, du département de physique de l'Université Laval à Québec, relance l'idée, pourtant très vieille, de fabriquer un télescope à miroir liquide en démontrant la faisabilité du projet. Plusieurs miroirs liquides verront ainsi le jour à partir des années 1980 à l'Université Laval.

Photo de deux toits coniques blancs au sommet d'une colline rocheuse, cachée par de petits conifères

En 1994, Paul Hickson, de l'Université de la Colombie-Britannique, termine la construction d'un premier télescope à miroir liquide. Fabriqué en collaboration avec Borra, il a 2,65 mètres de diamètre.

L'année suivante, en 1995, Hickson installe son télescope dans le nouvel Observatoire à Miroir Liquide de l'Université de la Colombie-Britannique qu'il vient d'inaugurer. Afin de tester le miroir liquide, on observe une bande de ciel profond de façon à y étudier les galaxies. Les résultats sont concluants et des expériences sont entreprises de façon à fabriquer un miroir liquide encore plus grand et performant.

Les efforts de Hickson et de ses collaborateurs aboutissent en 2004. L'observatoire met alors en service le Grand Télescope Zénith, un nouveau télescope à miroir liquide de 6 mètres de diamètre. Le nom Zénith provient du fait que le télescope observe toujours au zénith, c'est-à-dire directement au-dessus de votre tête. La raison en est simple : le télescope ne peut être incliné parce que le mercure du miroir tomberait de son récipient.

Le Grand Télescope Zénith est le troisième plus grand télescope optique en Amérique du Nord et le plus grand du genre au monde. Fait étonnant : son miroir ne pèse qu'environ 3 tonnes, ce qui est peu compte tenu de ses dimensions.

À l'heure actuelle, l'observatoire est impliqué dans deux projets d'envergure. Le premier concerne la construction du télescope ALPACA (pour Advanced Liquid-mirror Probe for Astrophysics, Cosmology and Asteroids, ou Projet de Miroir Liquide Avancé pour l'Astrophysique, la Cosmologie et les Astéroïdes, en français). Il s'agit d'un télescope à miroir liquide de 8 mètres de diamètre.

Le second projet concerne le projet LAMA (pour Large Aperture Mirror Array, ou Réseau de Miroirs à Grande Ouverture, en français). Il s'agit d'un réseau de 66 télescopes à miroir liquide de 6,15 mètres de diamètre chacun qui opéreront ensemble de façon à simuler un télescope de 50 mètres de diamètre.

Photo d'un télescope à structure noire pointant vers le plafond avec une lentille liquide située près du sol, dans un bâtiment composé d'un mur de bois

Retour au haut de page