L'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique
Le plus important observatoire de radioastronomie du Canada
L'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique est inauguré en 1960 à White Lake, près de Penticton, en Colombie-Britanique. La création de l'observatoire est le résultat des efforts de l'astronome Carlyle Smith Beals qui souhaite développer davantage l'astrophysique au Canada.
Une première antenne parabolique de 25,6 mètres commence à opérer en 1960. Elle est principalement conçue pour fonctionner à une longueur d'onde de 21 centimètres, ce qui correspond à une raie spectrale de l'hydrogène.
L'intérêt d'étudier l'hydrogène est non négligeable : c'est en effet l'élément chimique le plus abondant de l'Univers (où il y est présent sous forme de gaz). Étudier sa distribution dans la Voie lactée, par exemple, revient à lever en partie le voile sur la structure de notre galaxie. Les radioastronomes de Penticton s'attèleront d'ailleurs à cette tâche dès les débuts de l'observatoire.
En 1962, un second radiotélescope est mis en chantier. Pleinement opérationnel en 1964, il est constitué de près de 1700 poteaux de cèdre s'étendant sur 1,3 kilomètre en forme de « T » et formant une surface de 65 000 mètres carrés. Les poteaux servent de supports à un réseau de fils métalliques de plusieurs milliers de mètres de long qui constituent l'antenne proprement dite du radiotélescope. La taille gigantesque de l'antenne permet d'opérer à une très grande longueur d'onde, soit 13,5 mètres, une chose jamais tentée.
Ce radiotélescope est utilisé principalement entre 1965 et 1969, lors d'une période où les taches solaires sont à leur minimum. Ce n'est, en effet, que pendant de telles périodes que les ondes radio de très grande longueur d'onde en provenance de l'espace peuvent traverser l'atmosphère et atteindre la surface terrestre.
Le but principal du radiotélescope en « T » est de produire une carte des sources radio de notre galaxie qui sont visibles depuis le site de Penticton. On l'utilise également pour observer plusieurs centaines de sources radio comme des quasars et des galaxies lointaines. Il n'est plus employé depuis le milieu des années 1970.
En 1965, une antenne parabolique de 1,8 mètre de diamètre est installée pour collecter des données sur le flux de radiations en provenance du Soleil. Le radiotélescope opère à une longueur d'onde de 11,1 centimètres. Son but est de complémenter les données recueillies par l'Observatoire Algonquin de Radioastronomie du Lac Traverse, en Ontario.
En 1968, le radiotélescope de 25,6 mètres est utilisé conjointement avec celui de 46 mètres de l'Observatoire Algonquin de Radioastronomie, du Lac Traverse, en Ontario, pour simuler un radiotélescope géant de 3074 kilomètres (soit la distance séparant les deux observatoires). Il s'agit de la première expérience réussie d'interférométrie à très grande séparation jamais réalisée.
Encouragé par cette réussite, l'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique entreprend à la fin des années 1960, la construction d'un radiotélescope de synthèse ; c'est-à-dire la construction de deux radiotélescopes paraboliques de 8,5 mètres de diamètre qui fonctionnent ensemble de façon à simuler un radiotélescope plus grand. Les antennes opèrent à une longueur d'onde de 21 centimètres, ce qui correspond à une raie du spectre de l'hydrogène.
Aujourd'hui, le radiotélescope de synthèse comprend 7 antennes paraboliques de 8,5 mètres pouvant fonctionner sur deux longueurs d'onde (21 et 74 centimètres) en continu, 24 heures sur 24. De 1995 à 2005, le radiotélescope a principalement été utilisé dans le projet de Relevé Canadien du Plan Galactique ; un projet visant à cartographier une grande partie de la Voie lactée.
En 1990, suite à la fermeture de l'Observatoire Algonquin de Radioastronomie, les activités reliées à la collecte de données sur le flux de radiations solaires sont déménagées à l'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique de Penticton.
L'observatoire est maintenant sous la responsabilité de l'Institut Herzberg d'Astrophysique du Conseil National de Recherches du Canada.