Anne Barbara Underhill (1920-2003)
Pionnière de l'étude des étoiles bleues très chaudes, elle a mis au point des techniques sophistiquées de calcul pour mieux comprendre leurs atmosphères
Anne Barbara Underhill naît en 1920 à Vancouver, en Colombie-Britannique. Elle obtient de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, son baccalauréat en 1942 et sa maîtrise en 1944. En 1948, elle décroche son doctorat de l'Université de Chicago ; son directeur de thèse est Subramanyan Chandrasekhar, une sommité dans le domaine des trous noirs et prix Nobel de physique de 1983.
En 1948, Underhill effectue un stage postdoctoral à l'Observatoire de Copenhague, au Danemark, puis elle joint l'Observatoire Fédéral d'Astrophysique de Victoria, en Colombie-Britannique ; elle y restera jusqu'en 1962.
Underhill se spécialise dans l'étude des « étoiles des premiers types » ou « étoiles OB », c'est-à-dire les étoiles bleues très chaudes. Ces étoiles, nouvellement découvertes et mal comprises, ont la caractéristique de posséder des atmosphères très épaisses. Underhill collecte plusieurs données à Victoria sur les étoiles OB, puis constate rapidement qu'il n'existe aucun modèle mathématique pouvant lui permettre d'interpréter ses données.
Ne reculant devant rien, Underhill décide alors de mettre elle-même au point les équations mathématiques qui lui serviront à modéliser les atmosphères des étoiles OB. Tout commence dans les années cinquante et, à cette époque, les seuls ordinateurs disponibles sont des machines mécaniques qui doivent être opérées manuellement ; un véritable calvaire car il faut beaucoup de temps pour réaliser un calcul.
En 1962, Underhill devient professeur d'astrophysique stellaire à l'Université d'Utrecht, aux Pays-Bas, où elle poursuit son travail sur les étoiles OB. En 1966, elle publie The Early Type Stars, un livre qui devient vite une référence sur les étoiles OB.
En 1970, Underhill est chef du nouveau laboratoire d'astronomie optique au Centre de vol spatial Goddard de la NASA à Greenbelt, au Maryland. Elle contribue au développement du Satellite international d'exploration de l'ultraviolet jusqu'en 1977, année où elle retourne à son travail sur les étoiles OB.
C'est d'ailleurs à partir des années 70 qu'elle commence à soutenir avec vigueur l'idée (qu'on sait désormais fausse) que les étoiles Wolf-Rayet sont jeunes et non vieilles ; un point de vue qu'elle maintiendra jusqu'à la fin de sa vie. Les étoiles Wolf-Rayet sont des astres qui libèrent des quantités colossales de matière dans l'espace.
En 1985, elle prend sa retraite et retourne au Canada comme professeur émérite à l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver. Elle meurt en 2003, à Vancouver, à l'âge de 83 ans. Elle a reçu de nombreux prix pour son travail en astronomie dont celui d'être nommée membre de la Société Royale du Canada.