Paul Boltwood (1943- )
Reconnu pour son souci du détail, il est parvenu à réaliser la meilleure image du ciel profond jamais obtenue avec un équipement amateur
Paul Boltwood naît en 1943 à Vancouver, en Colombie-Britannique. En 1966, il obtient son baccalauréat en mathématiques de l'Université de la Colombie-Britannique, à Victoria, puis occupe divers emplois avant de devenir président de sa propre firme, Boltwood Systems Corporation, en 1980.
Il commence à s'intéresser à l'astronomie vers 1955 et construit son premier télescope vers 1958.
En 1989, il entreprend la construction de son propre observatoire. Il met également au point sa propre caméra CCD et développe des logiciels pour réaliser de l'imagerie de haute précision du ciel profond. À l'époque, aucune caméra CCD et aucun logiciel ne sont disponibles pour les amateurs sur le marché. Il complète le tout en 1992, après avoir appris de lui-même à maîtriser plusieurs techniques.
En 1993, il construit un premier télescope qu'il destine à la vente. Il débute au même moment un programme d'observation des blazars OJ 287 et 3C 66A. Les blazars sont des galaxies inclinées de telle façon que, vues de la Terre, nous recevons directement le rayonnement émis par leurs noyaux. Les observations et les données qu'il recueille avec son équipement amateur sont de si bonne qualité qu'il est vite en mesure de collaborer avec des astronomes professionnels.
En 1997, il produit à l'aide de son équipement un étonnant film du noyau de la comète Hyakutake. Toutefois, c'est en 1998 qu'il réalise son plus grand tour de force. Il participe alors, sans penser gagner, à un concours organisé par la revue Sky & Telescope. L'objectif du concours est de prendre une image du ciel profond de façon à savoir jusqu'où un amateur peu « voir » avec son équipement.
Boltwood remporte le concours, qui se termine en 1999, en réalisant la meilleure image du ciel profond jamais obtenue avec un équipement amateur. À l'aide de son télescope de 40 centimètres (qu'il a construit lui-même), de sa caméra CCD, d'un temps d'exposition de 20 heures dans la cour arrière de sa maison près d'Ottawa et d'un traitement de l'image par informatique de son cru, il parvient à atteindre la magnitude de 24,1, ce qui est encore mieux que le télescope du Mont Palomar ! Il parvient même à améliorer l'image un peu plus tard, jusqu'à ce qu'elle atteigne la magnitude de 24,5.
Il a reçu le prix de l'Observateur de l'année du Centre d'Ottawa de la Société Royale d'Astronomie du Canada en 1991 et 1994, la médaille Chant de la Société Royale d'Astronomie du Canada en 1995, le prix du Sky & Telescope Deep-Field Challenge en 1999, le prix de la réussite amateur de la Société Astronomique du Pacifique en 2000 et le prix Chilton de la Société Royale d'Astronomie du Canada en 2003. L'astéroïde no 8785 porte son nom en son honneur.
Il poursuit présentement sa collaboration avec des astronomes professionnels dans l'étude de plusieurs blazars.