Arthur Edwin Covington (1913-2001)
Premier radioastronome canadien, il a collecté à chaque jour, pendant plus de trente ans, des données sur l'activité solaire, constituant ainsi la meilleure banque de données au monde en la matière
Arthur Edwin Covington naît en 1913 à Régina, en Saskatchewan. En 1938, il décroche son baccalauréat de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et obtient sa maîtrise de la même institution en 1940. Toujours en 1940, il s'inscrit à l'Université de la Californie à Berkeley, où il obtient son doctorat en physique nucléaire en 1942. La même année, il déménage à Ottawa, en Ontario, et participe à l'effort de guerre en contribuant à développer de nouveaux systèmes radar au Conseil National de Recherche du Canada.
Après la guerre, Covington propose comme projet de recherche de convertir des surplus d'équipements radars pour étudier les ondes radio cosmiques. Son projet est accepté en 1946 et il entreprend de construire le premier radiotélescope canadien. Afin de calibrer son appareil, il décide de mesurer le flux de radiations en provenance du Soleil.
Il commence à collecter des mesures en juillet 1946 et constate rapidement que le flux varie de jour en jour. Incapable d'expliquer si ces variations sont dues à ses instruments de mesure ou aux taches sombres que l'on retrouve à la surface du Soleil, il profite de l'éclipse partielle de Soleil du 23 novembre 1946 pour vérifier si l'obscurcissement d'une tache solaire par la Lune ne produirait pas une variation du flux de radiation.
À son grand étonnement, il constate que la partie moins brillante marquée de taches solaires sombres émet des radiations beaucoup plus fortes que la partie non troublée et brillante du Soleil. Il fournit alors la première preuve directe que les taches solaires sont associées à des sources chaudes de radiations.
Encouragé par cette découverte, Covington commence en février 1947 la collecte journalière de données sur le flux de radiations solaires et réussit à démontrer que le nombre de taches solaires est relié au flux de radiations du Soleil. Son programme de collecte de données se poursuit d'ailleurs sans interruption depuis cette période et ses mesures sont utilisées dans le monde entier.
En 1951, il construit un appareil qui permet de détecter les radiations émises à partir de régions spécifiques à la surface du Soleil. Il parvient ainsi à mesurer la brillance de la couronne solaire (la partie la plus externe de l'atmosphère du Soleil) et la température (soit environ 1 500 000 °C) de régions situées au-dessus des taches solaires. Ses travaux contribueront à notre compréhension des mécanismes responsables de la formation des taches solaires.
Covington parvient à démontrer que l'intensité des radiations solaires est reliée à l'activité magnétique du Soleil, ce qui a des implications cruciales pour de nombreuses activités humaines comme les communications, les lignes de transport d'énergie, les prévisions climatiques, l'agriculture, les pêcheries, l'exploration spatiale, les satellites artificiels, la géophysique, etc.
En 1959, l'Observatoire Algonquin de Radioastronomie est créé en Ontario et Covington en devient le directeur. Il prend sa retraite en 1978 et meurt en 2001 à Kingston, en Ontario, à l'âge de 88 ans. En 2003, on donne son nom à un édifice de l'Institut Herzberg d'Astrophysique, à Penticton.