L'Observatoire Fédéral

Le premier observatoire gouvernemental et fournisseur de l'heure officielle du Canada

L'Observatoire Fédéral ouvre ses portes en 1905 à Ottawa, en Ontario. Sa création est due à la Commission Géologique du Canada qui avait alors un besoin pressant de disposer d'un service capable de fournir des coordonnées temporelles et spatiales précises pour ses relevés cartographiques et topographiques. À l'époque, seul un observatoire astronomique peut fournir ce genre de service.

Le chef de la Division d'Astronomie du Ministère de l'Intérieur, l'astronome William Frederick King, joue un rôle clé dans la mise sur pied du nouvel observatoire. Il en devient le premier directeur et l'équipe d'une lunette astronomique de 35 centimètres, la plus grande jamais installée au Canada.

Photo en noir et blanc d'un bâtiment en pierre avec un toit en dôme, partiellement caché par un arbre.

La première partie du mandat de l'observatoire est de fournir des coordonnées temporelles au pays, c'est-à-dire l'heure exacte. King confie cette tâche à l'astronome Robert Meldrum Stewart, qui deviendra lui-même directeur de l'observatoire de 1923 à 1946. Pour déterminer l'heure exacte, il faut observer sur une base régulière le transit d'étoiles de référence, c'est-à-dire le moment précis où certaines étoiles passent par leur point le plus élevé dans le ciel, appelé aussi le méridien.

Grâce aux observations du transit de plusieurs étoiles, d'abord, puis à l'acquisition en 1929 d'une horloge de haute précision, Stewart met graduellement en place un réseau d'horloges dans les édifices du gouvernement canadien, à Ottawa. Le signal de l'horloge de l'observatoire est transmis électriquement aux édifices de la ville et, en 1930, environ 700 horloges d'Ottawa obtiennent ainsi l'heure exacte. À partir de 1941, le service de l'heure est étendu à tout le pays et l'Observatoire Fédéral devient le fournisseur de l'heure officielle au Canada.

Afin de remplir la seconde partie de son mandat, qui est de fournir des coordonnées spatiales au pays, l'Observatoire Fédéral travaille à déterminer les positions précises de 3162 étoiles dans le ciel. Le tout nécessite quelque 28 000 observations astronomiques qui s'échelonnent de 1911 à 1923. De 1923 à 1950, un nouveau programme d'observation est lancé et les positions de 1368 autres étoiles sont mesurées.

Photo en noir et blanc d'un mécanisme contenant une base remplie de tubes cylindriques, reliée à une boîte rectangulaire installée perpendiculairement au-dessus de la base.

Toutes ces données, combinées à la connaissance de l'heure exacte au pays, permettront d'établir avec précision la longitude, la latitude et l'altitude de plusieurs points au Canada.

Comme l'Observatoire Fédéral dépend de la Commission Géologique du Canada, un troisième mandat lui est également confié lors de sa création, soit la collecte de données géophysiques de nature sismique, gravimétrique et magnétique (Levés géodésiques du Canada).

Parmi les évènements qui ont marqué l'histoire de l'Observatoire Fédéral, notons la découverte apparente de la « Planète X » en 1928, la détermination de la rotation du Soleil en fonction de la latitude dans les années 1930 et la découverte de nombreux impacts météoritiques au Canada.

En 1970, les institutions scientifiques du Canada sont réorganisées et la responsabilité de l'Observatoire Fédéral est confiée au Conseil National de Recherches du Canada. L'observatoire cesse alors d'être actif et devient le siège des bureaux du Conseil National de Recherches. En 1974, la lunette est déménagée à l'Observatoire Helen Sawyer Hogg du Musée Canadien de la Science et de la Technologie, où elle se trouve toujours aujourd'hui.

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