Le Télescope Spatial MOST
Le premier télescope spatial entièrement conçu et construit au Canada
Le télescope spatial MOST (pour Microvariability and Oscillation of STars ou Microvariabilité et Oscillation des Étoiles, en français) est lancé dans l'espace en 2003. C'est le premier satellite scientifique canadien mis en orbite depuis 33 ans et le tout premier télescope spatial entièrement conçu et construit par le Canada.
MOST est un petit télescope dédié uniquement à l'astéroséismologie, c'est-à-dire à l'étude des vibrations qui secouent les étoiles. L'intérêt d'étudier de telles vibrations est grand puisqu'il permet d'obtenir des informations sur la structure interne d'une étoile, donc, sur ses dimensions, sa masse et ses constituants.
Le projet est initié en 1996 par les chercheurs Slavek Rucinski du Centre de Recherches en Technologies de la Terre et de l'Espace de l'Ontario, Jaymie Matthews de l'Université de la Colombie-Britannique, Tony Moffat de l'Université de Montréal et Kieran Carroll de Dynacon Enterprises. En 1997, l'Agence Spatiale Canadienne accepte de financer le projet et Jaymie Matthews est nommé chercheur principal et scientifique de mission.
De la taille et de la forme d'une grosse valise, le satellite ne pèse que 54 kilogrammes et est doté d'un télescope ultra perfectionné d'à peine 15 centimètres de diamètre (d’où son surnom de «humble space telescope»). Pourtant, il est dix fois plus sensible que le télescope spatial Hubble pour détecter les minuscules variations de luminosité des étoiles dues aux vibrations qui secouent leur surface.
Le télescope effectue une orbite complète autour de la Terre à toutes les 101 minutes en passant par les deux pôles de la Terre. Il peut ainsi passer 60 jours à observer en continu la même étoile. La mission initiale de MOST devait durer un an et permettre d’observer une dizaine d’étoiles, mais il est toujours en fonction après plus d’une décennie dans l’espace et plus de 5000 étoiles observées.
La première découverte majeure réalisée avec le télescope est faite au moment de sa mise en service en 2004. Elle concerne Procyon, une des étoiles les plus étudiées par les astronomes : alors que l'on s'attend à voir l'astre vibrer, on constate qu'il n'en est rien. Une telle trouvaille contredit 20 ans de théories et d'observations forçant ainsi les astrophysiciens à repenser leurs modèles sur les étoiles.
En 2005, MOST est responsable d'une seconde découverte étonnante : on observe pour la première fois une planète géante qui orbite si près de son étoile hôte que celle-ci se voit forcée de synchroniser sa rotation avec la planète. D'ordinaire, ce sont les planètes qui synchronisent leur rotation avec leur étoile.
En 2006, l’observation de l’étoile HD 163899 sur une période continue de 37 jours permet de confirmer qu’il s’agit d’une toute nouvelle classe d’étoiles variables, les supergéantes de type B à pulsation lente (slowly pulsating B supergiants).
En 2011, MOST est utilisé pour confirmer l’existence de l’exoplanète 55 Cancri e en observant le transit de cette dernière devant son étoile hôte. Ces observations ont permis de mieux connaître la composition de cette exoplanète.
Jaymie Mark Matthews explique ce qu'est MOST.
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ASTROLab du Parc National Mont-Mégantic