Le Télescope Spatial FUSE
La première participation canadienne à un satellite astronomique international
Le télescope spatial FUSE (pour Far Ultraviolet Spectroscopic Explorer ou Explorateur Spectroscopique de l'Ultraviolet Lointain, en français) est mis en orbite en 1999. Le satellite, qui fait 1360 kilogrammes, a été conçu pour durer 3 ans. Il est le fruit d'une collaboration entre les États-Unis, le Canada et la France. L'astronome John Hutchings, de l'Institut Herzberg d'Astrophysique, est le scientifique de projet pour le Canada.
Comme son nom l'indique, FUSE est un observatoire qui a pour tâche unique d'observer dans l'ultraviolet lointain et plus spécifiquement à des longueurs d'onde allant de 9 à 12 millionièmes de centimètres. Il s'agit d'une région du spectre qui a été peu étudiée jusqu'à présent, la raison principale étant que l'atmosphère terrestre absorbe, grâce à sa couche d'ozone, la majorité des rayons ultraviolets provenant de l'espace.
La lumière ultraviolette est également particulièrement difficile à collecter. À de très courtes longueurs d'onde, il devient en effet de plus en plus difficile pour un miroir de réfléchir la lumière, celle-ci parvenant à se « glisser » entre les atomes de la surface réfléchissante. Ainsi, les rayons X, qu'on retrouve immédiatement après les rayons ultraviolets dans le spectre électromagnétique, ont des longueurs d'onde si courtes qu'ils passent à travers les objets (d'où l'intérêt de la médecine pour ces rayons, par exemple).
Le télescope spatial FUSE est constitué de quatre miroirs spécialement conçus pour réfléchir la lumière ultraviolette. Deux miroirs sont recouverts de carbure de silicium tandis que les deux autres le sont avec du fluorure de lithium sur de l'aluminium. L'observatoire FUSE est ainsi 10 000 fois plus sensible que le satellite Copernic, le dernier satellite à avoir observé le ciel dans l'ultraviolet de 1972 à 1981.
La contribution canadienne consiste en deux capteurs de pointage fin qui permettent d'assurer le guidage précis de l'observatoire spatial. Cette contribution garantit au Canada au moins 5% du temps d'observation disponible.
Sa mission principale est de caractériser le contenu en deutérium (c'est-à-dire en hydrogène lourd) de l'univers de façon à en apprendre plus sur l'activité des étoiles depuis le Big Bang. Depuis le début de la formation de l'Univers, le contenu en deutérium de l'Univers n'a en effet cessé de décroître, détruit par les processus nucléaires opérant dans les étoiles.
L'observatoire sert également à d'autres projets de recherche. Ainsi, en 2000, le télescope a permis de découvrir que l'explosion de milliers d'étoiles a laissé un halo en forme de ballon de football composé de gaz brûlant et s'étendant de 5000 jusqu'à 10 000 années lumière au-dessus et au-dessous de la Voie lactée.
En 2007, la dernière des roues inertielles du télescope est tombée en panne, rendant impossible tout pointage précis de FUSE. Les responsables n’ont eu d’autre choix que de te terminer la mission, déjà couronnée de succès.
John Barrie Hutchings explique ce qu'est FUSE.
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ASTROLab du Parc National Mont-Mégantic