L'Observatoire Fédéral d'Astrophysique

Premier observatoire canadien d'envergure internationale, il abrita pendant un moment le plus grand télescope au monde

Photo couleur d'un bâtiment blanc à dôme ouvert, situé en haut d'une colline boisée

L'Observatoire Fédéral d'Astrophysique est inauguré en 1918 à Saanich, près de Victoria, en Colombie-Britanique. Sa création est motivée par les besoins croissants des astronomes canadiens d'avoir accès à un grand télescope d'envergure internationale. Doté dès son inauguration d'un télescope de 1,83 mètre, l'Observatoire Fédéral d'Astrophysique aura en effet, pendant quelques mois, le plus grand télescope au monde.

La conception du télescope est en grande partie l'œuvre du célèbre astronome canadien John Stanley Plaskett ; le télescope de l'observatoire est d'ailleurs baptisé « Télescope de Plaskett » en son honneur. Il fait 15 mètres de long et ses parties mobiles pèsent 42 tonnes.

Plaskett devient le premier directeur de l'observatoire et contribue dès les débuts à donner une réputation internationale à l'établissement. En 1922, il découvre en effet une étoile binaire dont l'étoile principale est la plus massive connue jusqu'alors. Aujourd'hui, cette étoile est encore connue sous le nom « d'étoile de Plaskett ».

Pendant les années qui suivent, Plaskett détermine les vitesses radiales (c'est-à-dire les vitesses à lesquelles les étoiles s'approchent ou s'éloignent de nous) de plusieurs étoiles et démontre que notre galaxie, la Voie lactée, tourne. Il est également le premier à mesurer la taille, la masse et la vitesse de rotation de la Voie lactée. Il établit aussi que le Soleil se trouve au 2/3 du centre de la galaxie et que l'astre prend environ 220 millions d'années à en faire le tour.

En 1940, l'Observatoire Fédéral d'Astrophysique est témoin de deux autres découvertes majeures. Andrew McKellar, qui est astronome à l'observatoire, devient le premier chercheur à détecter la présence de matière dans l'espace interstellaire avec l'identification des raies du spectre du cyanogène (ou CN) et du méthyne (ou CH). Un an plus tard, en 1941, il détermine la température des molécules de cyanogène et déduit que le milieu interstellaire dans lequel elles se trouvent est très froid, soit environ -270 °C. C'est la première mesure directe de la température de l'Univers.

En 1962, l'observatoire fait l'acquisition d'un second télescope de 1,22 mètre de diamètre. Équipé uniquement d'un spectroscope, il sert surtout à l'étude d'étoiles binaires.

En 1970, la responsabilité de l'observatoire est confiée au Conseil National de Recherches du Canada.

Photo couleur d'un télescope à la base bleue, au corps jaune et au tube télescopique noir pointant l'ouverture d'un dôme blanc

En 1981, l'observatoire se dote d'un troisième télescope de 40 centimètres. Il est d'abord utilisé pour la recherche scientifique, notamment l'étude des nuages de gaz de notre galaxie, la Voie lactée, et pour tester des instruments destinés à des télescopes plus grands. On l'utilise aujourd'hui pour montrer le ciel au grand public.

Photo en noir et blanc d'un télescope gris, pointant le ciel dans l'ouverture d'un dôme blanc

En 1995, l'observatoire devient le siège de l'Institut Herzberg d'Astrophysique qui opère plusieurs télescopes (optiques et radio) au Canada et qui en partage de nombreux autres avec différents pays ailleurs dans le monde, tels le télescope Canada-France-Hawaï et les télescopes Gemini.

En 2001, l'observatoire inaugure son propre centre d'interprétation pour le grand public, « le Centre de l'Univers ». Ouvert à l'année, il est doté d'un petit planétarium et offre des expositions interactives, des présentations multimédias et des évènements spéciaux destinés à familiariser le grand public avec l'astronomie.

Au cours des années, de nouveaux instruments ont été ajoutés et plusieurs améliorations techniques apportées au télescope principal de l'observatoire, le télescope de Plaskett. Celui-ci est désormais 10 000 fois plus sensible qu'en 1918, année de sa mise en service. L'observatoire est aujourd'hui sous la responsabilité de l'Institut Herzberg d'Astrophysique du Conseil National de Recherches du Canada.

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