Hubert Reeves (1932- )

Spécialiste de l'origine des éléments légers et vulgarisateur émérite, il est souvent appelé le « poète des étoiles »

Hubert Reeves naît en 1932 à Montréal, au Québec. Il obtient son baccalauréat de l'Université de Montréal en 1953, sa maîtrise de l'Université McGill à Montréal, en 1955, et son doctorat de l'Université Cornell à New York, en 1960.

De 1960 à 1964, il est professeur au département de physique de l'Université de Montréal. Durant la même période, il agit également comme consultant à l'Institut d'études spatiales de la NASA, à New York. En 1965, il devient directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique à Paris et conseiller scientifique au Commissariat à l'énergie atomique à Saclay, en France.

Spécialisé en astrophysique, Reeves étudie les réactions thermonucléaires qui se produisent dans les étoiles, c'est-à-dire les réactions à l'origine des éléments chimiques qui composent la matière. Ainsi, dès 1962, ses travaux portent sur les réactions nucléaires impliquant le carbone et l'oxygène. Il concentre également une partie de ses études sur les neutrinos, ces particules dont on sait encore peu de choses.

En 1967, il commence plus particulièrement à s'intéresser à l'origine des éléments légers que sont le lithium, le béryllium et le bore. Très fragiles, ces éléments ne résistent pas aux énormes températures que l'on retrouve au coeur des étoiles ; c'est pourquoi leur origine n'est pas à chercher dans les étoiles mais ailleurs, dans l'espace.

En 1968, il publie Stellar Evolution and Nucleosynthesis et en 1972, Nuclear Reactions in Stellar Surfaces and their Relations with Stellar Evolution. Ce seront, parmi les nombreux livres qu'il rédigera, les deux seuls ouvrages qu'il destine à des spécialistes.

En 1971, Reeves contribue à démontrer, avec d'autres collègues, que le lithium, le béryllium et le bore se forment par un processus appelé « spallation ». Dans ce processus, des noyaux atomiques relativement lourds, comme l'oxygène, se cassent sous l'impact des rayons cosmiques, c'est-à-dire sous l'effet de particules voyageant à très grande vitesse dans l'espace. Certains des « morceaux » résultant de ces collisions sont du lithium, du béryllium ou du bore.

En 1972, Reeves arrive à expliquer, avec l'aide de Johannes Geiss, l'origine de deux autres éléments légers : le deutérium et l'hélium-3. Leur démonstration se fait à l'aide d'expériences réalisées lors des missions lunaires Apollo ; ils parviennent du même coup à estimer la densité de matière ordinaire que contient l'Univers.

En 1977, Reeves publie « Soleil », son premier livre de vulgarisation scientifique. Quatre ans plus tard, en 1981, il en publie un second : « Patience dans l'azur », un livre qui connaît un succès international immédiat et qui raconte les différentes étapes de la formation de l'Univers. Une quinzaine d'autres livres du même genre seront publiés les années suivantes ; certains étant rédigés avec des collaborateurs.

Le début des années 80 marque aussi le moment où Reeves commence à donner de nombreuses conférences destinées à un large public et à participer à des émissions télévisées et à des films où il parle d'astronomie mais aussi d'environnement.

Reeves a reçu de nombreux prix et plusieurs distinctions pour son travail en astronomie et en vulgarisation. En 2001, il reçoit, conjointement avec Johannes Geiss, le prix Einstein pour ses travaux sur la détermination de la densité de l'Univers. L'astéroïde no 9631 porte son nom en son honneur.

Photo d'une bande de tissu verticale, installée sur le sol lunaire, derrière des traces de pas dans le sol et devant un ciel très noir

Hubert Reeves explique ce qu'est la science.

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ASTROLab du Parc National Mont-Mégantic

La science, c'est d'essayer de comprendre comment les choses fonctionnent à partir de notions qui ne sont pas, historiquement, amenées de l'extérieur, qui ne font pas référence à des croyances ou à des entités non physiques. C'est de rester à l'intérieur du monde de la physique et de pouvoir corréler les différents évènements, de pouvoir comprendre pourquoi les pommes tombent, la Lune tourne autour de la Terre. C'est d'essayer d'avoir une théorie qui vous permet de comprendre ce qui se passe, surtout de prévoir, jusqu'à un certain point, et surtout de modéliser, c'est-à-dire d'arriver à avoir une compréhension mathématique de ce qui se passe (la science est tournée du coté des mathématiques), c'est-à-dire de pouvoir le mettre en équation, ce qui vous permet de comprendre et aussi de modéliser. En gros c'est ça, c'est essayer de comprendre comment la nature fonctionne, sans faire intervenir des forces qui sont extranaturelles.

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