Peter Gordon Martin (1947- )

Spécialiste de l'étude de la matière interstellaire, il est impliqué dans de nombreux projets de recherche internationaux

Peter Gordon Martin naît en 1947 à Owen Sound, en Ontario. Il obtient de l'Université de Toronto son baccalauréat en 1968 et sa maîtrise en 1969. Trois ans plus tard, en 1972, il décroche son doctorat de l'Université de Cambridge, en Angleterre, puis retourne à l'Université de Toronto où on l'engage comme professeur.

Martin se spécialise dès le début de son doctorat dans l'étude de la matière interstellaire. La matière interstellaire se trouve entre les étoiles et se compose de molécules de gaz et de grains de poussière. Martin cherche à comprendre son origine et sa relation avec les étoiles. Pour ce faire, il utilise des données acquises par des télescopes terrestres et spatiaux qu'il analyse, interprète et incorpore à des simulations théoriques par ordinateur.

Durant les quinze premières années de sa carrière, Martin concentre principalement ses travaux sur la poussière interstellaire. Soumise à l'influence de champs magnétiques produits par différents objets célestes, la poussière interstellaire a tendance à s'aligner dans l'espace comme l'aiguille d'un aimant. Toute lumière qui passe au travers s'oriente alors d'elle-même (on dit « se polarise ») grâce aux grains de poussière et c'est en étudiant cette lumière qu'il devient possible d'extraire de l'information quant à la composition et la forme des grains interstellaires.

En 1984, Martin devient le premier membre de l'Institut Canadien d'Astrophysique Théorique issu du département d'astronomie de l'Université de Toronto.

Peu de temps après, en 1987, il commence à s'intéresser aux collisions subies par les molécules d'hydrogène peuplant les nuages de gaz interstellaires dans lesquels naissent les étoiles. Ses travaux ont des répercussions jusque dans notre compréhension de la formation des premières étoiles de l'Univers.

Simulation graphique de lignes sinueuses bleues, jaunes, rouges et vertes, sur un fond bleu

En 1991, il prend pour cas type la nébuleuse d'Orion afin d'étudier les conditions qui règnent à l'intérieur des nébuleuses et d'autres régions où la matière interstellaire se concentre. Les résultats de ses études permettent de mieux comprendre l'évolution des galaxies et de l'Univers.

En 1995, il devient membre permanent du comité scientifique qui gère le Relevé canadien du plan galactique, un projet qui vise à cartographier une partie (soit 60 degrés) du plan de notre galaxie à plusieurs longueurs d'ondes avec une sensibilité uniforme. Martin utilise les données recueillies pour étudier la formation des étoiles massives et l'évolution de la matière interstellaire ainsi que son influence sur l'écologie de la galaxie.

Image d'un télescope cylindrique, situé dans l'espace noir et pointant, au loin, la terre éclairée que du côté gauche

En 1999, Martin est nommé directeur de l'Observatoire David Dunlap de l'Université de Toronto. Il est présentement impliqué dans de nombreux projets de recherche internationaux dont le télescope spatial James Webb (le successeur du télescope spatial Hubble), l'Observatoire spatial Herschel, le télescope spatial infrarouge Spitzer et la mission spatiale Planck.

En 1994, il a reçu le prix Carlyle S. Beals de la Societé Canadienne d'Astronomie pour ses travaux de recherche.

Peter Gordon Martin parle des poussières cosmiques.

Télécharger la vidéo : MP4 (5,72 Mo), WebM, (4,78 Mo), Ogg (3,30 Mo) (1 minute 08 secondes)

ASTROLab du Parc National Mont-Mégantic

Lorsque j'étais un étudiant gradué, on pensait que la poussière interstellaire était en grande partie glacée; que c'était le matériel qui, comme on le pense aujourd'hui, pouvait se retrouver dans les comètes. Mais dans l'intervalle, nous avons découvert que la poussière n'était rien de tout cela. Elle est faite de roches, de silicates et de petits fragments de carbone, comme de la suie. Nous avons aussi découvert qu'il y avait un large éventail de tailles : les particules n'ont pas toutes un dixième de micron de diamètre. Certaines sont aussi petites que des molécules et en fait, il y a une limite qui sépare les très petits grains de poussière et les très grandes molécules. Certaines grandes molécules sont comme de petits feuillets de graphite avec de l'hydrogène qui leur est attaché : nous les appelons des hydrocarbures polycycliques aromatiques. On retrouve ceux-ci sur Terre dans les boules à mites, par exemple; la suie des gaz d'échappement des automobiles est aussi un bon équivalent du mélange que forment ces composés.

Retour au haut de page