John Stanley Plaskett (1865-1941)

Il a posé les bases de la recherche en astrophysique au Canada

John Stanley Plaskett naît en 1865 sur une ferme, à Hickson, en Ontario. Son père meurt alors qu'il n'a que seize ans environ. Étant l'aîné d'une famille nombreuse, il passe les cinq années suivantes à travailler sur la ferme familiale. En 1886, il travaille à la compagnie Edison (qui deviendra plus tard la compagnie General Electric), où il acquiert de l'expérience en mécanique et en électricité.

En 1890, il est engagé comme contremaître à l'atelier du département de physique de l'Université de Toronto ; il oeuvre également comme assistant dans les cours donnés par Charles Augustus Chant et son intérêt pour la science se développe. Déterminé à obtenir une formation universitaire, il s'inscrit en 1895 aux cours de baccalauréat et décroche son diplôme quatre ans plus tard, en 1899 ; il a alors 33 ans. Au cours de sa carrière, Plaskett recevra quatre doctorats honorifiques d'universités canadiennes et américaines.

Après l'obtention de son baccalauréat, Plaskett enseigne comme chargé de cours au département de physique de l'Université de Toronto. Il réalise pendant cette période plusieurs expériences en photographie et devient maître en la matière ; ce savoir lui sera précieux plus tard en astronomie.

Photo en noir et blanc d'un homme regardant à droite, portant une longue moustache et un complet avec une cravate

En 1903, William Frederick King l'engage à la Division d'Astronomie du Ministère de l'Intérieur pour l'aider dans la conception et la construction d'instruments pour le nouvel Observatoire Fédéral d'Ottawa. Il fournit une aide inestimable grâce à son expérience en électricité, en mécanique et en photographie.

Plaskett fait ses véritables débuts en astronomie en 1905, à l'âge de 39 ans. William Frederick King lui confie alors la recherche en astrophysique à l'Observatoire Fédéral. Lors de son premier projet de recherche, il est responsable des observations d'une éclipse totale du Soleil qui est visible au Labrador. Malgré un ciel nuageux qui empêche d'observer l'éclipse, Plaskett impressionne par le soin qu'il apporte à préparer ses observations et à rédiger son rapport scientifique.

Photo en noir et blanc d'un bâtiment cylindrique blanc, avec un toit en dôme ouvert, un escalier sur le côté gauche mène au rebord du dôme

En 1907, après deux ans de travail, il dote la lunette astronomique de l'Observatoire Fédéral d'un nouveau spectroscope de sa conception et entreprend principalement de mesurer la vitesse radiale des étoiles (c'est-à-dire la vitesse à laquelle les étoiles s'approchent ou s'éloignent de nous). Au cours des années qui suivent, plusieurs milliers de spectrogrammes sont collectés, mais il devient rapidement évident que la lunette astronomique de 38 centimètres n'est pas suffisamment efficace.

En 1910, il en parle à William Frederick King et lui propose de construire un nouveau télescope géant. L'idée enthousiasme King et les deux astronomes commencent à faire pression sur le gouvernement canadien pour mener à bien le projet. En 1913, le parlement débloque des fonds et Plaskett travaille, pendant les cinq années suivantes, à concevoir un télescope de 1,83 mètre (c'est alors le plus grand au monde) pour le nouvel Observatoire Fédéral d'Astrophysique de Victoria, en Colombie-Britannique.

Le nouvel observatoire est inauguré en 1918 et Plaskett en devient le directeur. Le télescope est, pendant quelques mois, le plus grand du monde. Plaskett continue son travail sur les vitesses radiales des étoiles et découvre, en 1922, une étoile binaire dont l'étoile principale est la plus massive connue jusqu'alors ; cette étoile est encore connue aujourd'hui sous le nom « d'étoile de Plaskett ».

Entre 1928 et 1935, il publie, avec Joseph Algernon Pearce, une série d'articles sur les vitesses radiales des étoiles qui confirment que notre galaxie, la Voie lactée, tourne. En fait, il est le premier à mesurer la taille, la masse et la vitesse de rotation de notre galaxie. Il démontre également que le Soleil se trouve au 2/3 du centre de la galaxie et que l'astre prend environ 220 millions d'années à en faire le tour.

Il prend sa retraite en 1935 et meurt en 1941 à Esquimalt, en Colombie-Britannique, à l'âge de 75 ans.

Il a reçu pour son travail de nombreux prix nationaux et internationaux et l'astéroïde no 2905 porte son nom (et celui de son fils, aussi astronome) en son honneur. En 1988, la Société Royale d'Astronomie du Canada et la Société Canadienne d'Astronomie créent la médaille Plaskett qui est décernée à chaque année à l'auteur de la meilleure thèse de doctorat en astronomie ou astrophysique provenant d'une université canadienne.

Photo en noir et blanc d'un homme portant une moustache assis à un bureau, penché sur des papiers

Retour au haut de page